Sciensano est chargé de la surveillance du VIH et du sida en Belgique depuis 1985. Cette surveillance permet d’évaluer le nombre de personnes infectées par le VIH et la proportion d’entre elles qui sont atteintes du sida. Elle repose sur les diagnostics du VIH et la cohorte VIH belge. Les données cliniques, biologiques et thérapeutiques collectées sont envoyées à Sciensano qui les analyse et rédige un rapport annuel qui fait état de la situation du VIH et du sida en Belgique de l’année précédente. Le dernier rapport disponible, pour l'année 2019, a été publié en novembre 2020.
En 2019, le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a atteint un plateau. La diminution se poursuit pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes.
923 nouveaux diagnostics de VIH ont été réalisés en Belgique en 2019. Ce qui correspond à 2,5 nouveaux diagnostics par jour. Après une diminution de 28 % du nombre de nouveaux diagnostics entre 2012 et 2018, un plateau semble avoir été atteint, avec une légère augmentation de 4 % par rapport à 2018. Toutefois, la tendance à la baisse des années précédentes se poursuit pour les hommes belges ayant des relations sexuelles avec des hommes. L’épidémie de VIH en Belgique est également de plus en plus diversifiée en termes de profils des populations touchées.
Les diagnostics de VIH auprès de 2 populations clés
Depuis le début de l’épidémie de VIH en Belgique, 2 populations clés ont été particulièrement touchées :
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), de nationalité belge
- les hommes et femmes hétérosexuels d’Afrique subsaharienne.
Entre 2012 et 2018, une diminution du nombre de nouveaux diagnostics de VIH a été observée dans ces deux populations clés. En 2019, 24 % des nouveaux cas de VIH ont été diagnostiqués chez des HSH belges et 24 % chez des hétérosexuels d’Afrique subsaharienne.
Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes
En 2019, le nombre de nouveaux diagnostics de VIH chez les HSH a peu changé par rapport à 2018. La tendance à la baisse se poursuit, en particulier chez les HSH belges. Depuis le pic de 2013, le nombre de diagnostics de VIH chez les HSH de nationalité belge a diminué de 49 %. En 2019, 51 % des HSH diagnostiqués étaient belges.
Le nombre de nouveaux diagnostics de VIH chez des HSH d’une autre nationalité européenne reste stable. Ces dernières années, cependant, on a constaté une légère augmentation du nombre de diagnostics chez les HSH provenant de pays non européens. En 2019, 12 % des HSH diagnostiqués avaient une nationalité latino-américaine et 8 % une nationalité asiatique.
Les hommes et les femmes hétérosexuels
La baisse du nombre de diagnostics de VIH chez les hétérosexuels observée depuis 2012 a cessé. Une légère augmentation a été observée entre 2018 et 2019. Cela reflète l’évolution des diagnostics chez les hétérosexuels d’Afrique subsaharienne : une diminution de 47 % chez les femmes et de 60 % chez les hommes jusqu’en 2018, suivie d’un plateau. En 2019, ils représentaient 48 % des nouveaux diagnostics parmi les hétérosexuels.
Le nombre de diagnostics chez les hétérosexuels de nationalité belge ou d’autres nationalités européennes est resté stable ces dernières années. En 2019, ils représentaient respectivement 30 % et 13 % des nouveaux diagnostics chez les hétérosexuels.
Les patients VIH en suivi médical
La prise en charge optimale des personnes vivant avec le VIH nécessite un continuum de services tout au long des stades successifs de dépistage, de diagnostic, d’entrée et rétention en soins, de mise sous traitement antirétroviral et de suppression de la réplication virale. Les patients ayant une charge virale supprimée ont une évolution plus favorable et leur probabilité de transmission par voie sexuelle est négligeable, ce qui permet la prévention de nouvelles infections.
En 2018, on estime à 18 335 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Belgique. Parmi elles, 91 % étaient diagnostiquées, 92 % recevaient un traitement antirétroviral et 94 % avaient une charge virale indétectable. La Belgique a ainsi atteint les objectifs mondiaux de l’ONUSIDA 90-90-90 et est en bonne voie pour atteindre les objectifs 95-95-95 pour 2030.