La Belgique sans hépatite à l’horizon 2030

A l’horizon 2030, l’hépatite virale appartiendra au passé. C’est quoi qu’il en soit ce que la Belgique, aux côtés de l’ensemble des États membres de l’UE, avait promis en 2016 devant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Quatre ans après la date, les démarches entreprises dans notre pays en direction de l’éradication de l’hépatite virale s’avèrent insuffisantes. La Belgique compte encore et toujours parmi le groupe de pays en queue de peloton. Au cours des dix prochaines années, il faudra donc combler un retard conséquent. En effet, l’hépatite virale n’est pas innocente. Selon les calculs des experts de la Coalition belge contre le VHC, 18.000 personnes sont atteintes par l’hépatite C en Belgique et pas moins de 300 patients décéderaient chaque année des suites de leur contamination. En tant qu’expert·es, ils·elles veulent briser la chaîne d’infection. Dans ce document de vision, ils·elles expliquent comment. Une telle démarche exige un effort de la part de nombreux acteurs et actrices, au niveau politique et sur le terrain. Mais c’est possible. Que ce document de vision soit le début d’une élimination réussie d’ici 2030.

Il y a encore envi­ron 18 000 infec­tions actives par le virus VHC en Belgique, dont envi­ron 300 Belges meurent chaque année. C’est pour­quoi, en 2016, notre pays a sous­crit à l’objectif de l’Organisation Mondiale de la Santé d’éliminer l’hépatite C d’ici 2030. 

Différentes études montrent qu’en ce moment la Belgique n’est pas du tout en voie d’atteindre cet objec­tif, notam­ment parce qu’un cer­tain nombre de recom­man­da­tions du plan VHC 2014-2019 n’ont pas été mises en œuvre. Grâce à une ana­lyse quan­ti­ta­tive et en uti­li­sant les der­niers chiffres d’incidence et de pré­va­lence, nous recal­cu­lons com­bien de patients doivent être trai­tés chaque année dans notre pays afin de reprendre la tra­jec­toire d’élimination.

Pourtant, aujourd’hui, il s’agit sur­tout de trou­ver et de convaincre les patients infec­tés de se faire trai­ter, car ils appar­tiennent sou­vent à des groupes à haut risque dif­fi­ciles à atteindre, comme les pri­son­niers et les toxi­co­manes par voie intra­vei­neuse. En se basant sur une étude de la lit­té­ra­ture et sur divers groupes de tra­vail d’experts de la coa­li­tion belge contre le VHC, nous iden­ti­fions des recom­man­da­tions à l’attention des autorités. 

Nous esti­mons que l’ensemble des recom­man­da­tions poli­tiques que nous pro­po­sons est glo­ba­le­ment neutre sur le plan bud­gé­taire. Une volon­té poli­tique est donc néces­saire à tous les niveaux pour éli­mi­ner le VHC d’ici 2030.

La Coalition belge contre le VHC,
Dr. Stefan Bourgeois (ZNA), Drs. Dana Busschots (Ziekenhuis Oost-Limburg, UHasselt), Dr. Christian Brixko (CHR de la Cit- adelle et ser­vice médical pénitentiaire), Dr. Pierre Deltenre (Clinique Saint-Luc Bouge), Dr. Francoise Desselle (CHC Liège), Dr. Anja Geerts (UZ Gent), Dr. Frans Govaerts (Domus Medica), Dr. Luc Lasser (CHU Brugmann), Griet Maertens (Free Clinic Antwerpen), Dr. Lise Meunier (CHU Saint-Pierre), Dr. Christophe Moreno (Universitair Ziekenhuis Erasmus), Dr. Jean-Pierre Mulkay (CHU Saint-Pierre), Dr. Frederik Nevens (UZ Leuven), Dr. Geert Robaeys (Ziekenhuis Oost-Limburg, UHasselt, UZ Leuven), Dr. Pierre Van Damme (Universiteit Antwerpen), Dr. Roel Van Giel (Domus Medica), Dr. Thomas Vanwolleghem (UZ Antwerpen), Dr. Wim Verlinden (AZ Nikolaas), Tessa Windelinckx (Free Clinic Antwerpen). Bien que le pro­jet ait été financé par AbbVie Belux et Gilead Sciences Belux, les experts et auteurs ont pu tra­vailler en toute indépendance.