« On n’arrive pas à les toucher » : la PrEP, les migrant·es africain·es et la production de l’ignorance

Cet article invite à considérer la non-utilisation de la PrEP par les migrant.e.s africain.e.s non pas comme un problème tributaire du public cible, mais comme un effet de l’ignorance produite par « l’industrie du sida » à l’endroit de ce public.

Quelques années après sa mise sur le mar­ché, on réa­lise que la PrEP (la pro­phy­laxie pré-exposition) touche peu de monde, y com­pris dans le Nord glo­bal qui est son lieu prin­ci­pal de dis­tri­bu­tion. Les migrant·es africain·es, le groupe le plus tou­ché par l’épidémie après les hommes ayant des rap­ports sexuels entre hommes (HSH), ne l’utilisent qua­si­ment pas et ne le connaissent géné­ra­le­ment pas. Cet article invite à consi­dé­rer la non-utilisation de la PrEP par les migrant.e.s africain.e.s non pas comme un pro­blème tri­bu­taire du public cible, mais comme un effet de l’ignorance pro­duite par « l’industrie du sida » à l’endroit de ce public. L’ignorance est ici com­prise comme une pro­duc­tion active à l’articulation d’enjeux phar­ma­ceu­tiques, poli­tiques et épis­té­miques don­nant à voir des choix de non-recherche, là où des connais­sances pour­raient être utiles pour le public concerné.

Pour citer ce document

Demart Sarah, « On n’arrive pas à les tou­cher : la PrEP, les migrant.e.s africain.e.s et la pro­duc­tion de l’ignorance », Global Health Promotion, mars 2022.